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Schmallenberg (virus de)

En bref

Espèces infectées Bovins, ovins, caprins Ruminants sauvages (chevreuil)
Symptômes Chez l’adulte : asymptomatique à syndrome fébrile
Avortement avec malformations caractéristiques
Transmission Par Insecte vecteur, de type culicoides ou moustiques
Impact Economique (avortement et mortalité)
Situation épidémiologique Endémique sur l’ensemble du territoire
Catégorie 2 (intérêt collectif)

Où trouve-t-on la maladie ?

Le virus de Schmallenberg (du nom de la ville allemande où ont été identifiés les premiers cas) a d’abord été détecté en Allemagne, en novembre 2011, dans des échantillons prélevés en été et en automne 2011 sur des vaches laitières malades (fièvre et chute du rendement laitier). Des signes cliniques analogues (diarrhée notamment) ont été observés chez des vaches laitières aux Pays-Bas, où la présence du virus de Schmallenberg a également été confirmée en décembre 2011.

En France, plusieurs vagues épidémiques ont été observés depuis 2011. La 3ème vague, enregistrée en 2013-2014, a concerné 95 élevages (en avril 2014), répartis sur la quasi-totalité du territoire (33 départements). Sont concernés 77 élevages bovins, 17 élevages ovins et 1 élevage caprin.

Les élevages dans lesquels des formes congénitales de SBV ont été observées apparaissent disséminés sur le territoire, attestant d’une poursuite de la clinique sur ce dernier.

Quelles sont les manifestations cliniques de cette maladie ?

L’infection à virus Schmallenberg a été détectée chez des ruminants domestiques : bovins, ovins et caprins, mais aussi chevreuil d’Europe et bisons. Des évidences sérologiques ont été observées chez la faune sauvage (cerf, sanglier…).

Chez l’adulte, la maladie est généralement asymptomatique. Une forme fébrile est possible, accompagnée de signes non spécifiques, notamment :
o Hyperthermie (>40°C)
o Diminution du rendement laitier
o Diarrhée
o Guérison à l’échelle individuelle en quelques jours
o Avortement

Le SBV s’exprime surtout dans sa forme congénitale, engendrant des malformations et mortinatalité des veaux, agneaux et chevreaux, accompagnée de :
o Arthrogrypose / hydranencéphalie
o Brachygnathie inférieure
o Ankylose
o Torticolis
o Scoliose

L’incidence des malformations varie selon le stade de la gestation au moment de la contamination et l’espèce concernée. Chez certains troupeaux d’ovins synchronisés, l’incidence peut être élevée.

Quel est l’agent causal ?

Le virus de Schmallenberg est un virus enveloppé à ARN Les virus du sérogroupe le plus proche (Simbu) circulent en Asie, en Australie, en Afrique et au Moyen-Orient mais n’avaient jusqu’à présent jamais été identifiés en Europe.

Comment la maladie est elle diagnostiquée ?

Outre la suspicion clinique, le diagnostic est réalisé par RT-PCR en temps réel au Laboratoire de santé animale de l’Anses de Maisons-Alfort.

Les anticorps post-infectieux peuvent être mis en évidence par séroneutralisation ou immunofluorescence indirecte.

Comment la maladie se transmet et se propage-t-elle ?

Ces virus sont principalement transmis par des culicoïdes et des moustiques.
La transmission verticale par voie placentaire a été prouvée.
Le virus de Schmallenberg a été identifié dans la semence de bovins. Toutefois, on ne connaît pas le risque de transmission par insémination.
La transmission directe entre animaux a été étudiée mais n’a pas été prouvée.

Quels sont les risques de santé publique liés à cette maladie ?

Aucun cas de contamination humaine n’a été signalé parmi les individus exposés (éleveurs, vétérinaires, techniciens d’élevage). Les virus les plus proches génétiquement du virus Schmallenberg ne provoquent pas de maladie chez l’homme.

Que fait-on pour prévenir et contrôler cette maladie ?

Il n’existe pas de réglementation spécifique à cette nouvelle maladie
Par ailleurs, un dispositif de surveillance clinique (surveillance évènementielle) permettant de détecter la présence du virus Schmallenberg en France métropolitaine a été mis en place dès janvier 2012. L’objectif principal du dispositif de surveillance est de connaître la distribution géographique de la maladie pour les principales espèces de ruminants domestiques et, comme objectif secondaire, de suivre dans le temps l’évolution quantitative du nombre de troupeaux infectés. Dans ce cadre là il est demandé de réaliser des prélèvements :

  • sérologie de la mère
  • prélèvement de cerveau réalisé sur le cadavre de nouveau-né présentant des symptômes évocateurs du virus Schmallenberg en vue d’analyse.

A ce jour, la commission européenne considére que les mesures de restriction sont inutiles.

Depuis peu un vaccin contre le virus Schmallenberg est commercialisé, pour vaccination des adultes.

Sources
DGAL, ESA-GDS France, ANSES