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Paratuberculose

En bref

Espèces infectées Bovins, Ovins, Caprins, Petits ruminants sauvages, Lapin
Symptômes Asymptomatique pendant plusieurs mois à plusieurs années. Amaigrissement, diarrhée chronique, cachexie puis mort en quelques mois ou année
Transmission Ingestion d’aliments ou eau souillés par des matières fécales contaminées
Contamination verticale par voie transplacentaire ou par le colostrum.
Impact Economique : Diagnostic difficile pendant la phase asymptomatique. Pas de traitement disponible. Pas d’aides de l’état à l’abattage.
Santé humaine : Possible lien avec la Maladie de Crohn chez l’homme.
Situation épidémiologique Maladie endémique en France. Probablement sous-diagnostiquée
Catégorie E (surveillance et déclaration obligatoire)

Ou trouve-t-on la maladie ?

La Paratuberculose est omniprésente dans le monde.
La maladie est présente en région Occitanie, mais de prévalence inconnue.

Quelles sont les manifestations cliniques de cette maladie ?

Il existe deux phases : une phase asymptomatique qui peut durer plusieurs années ; et une phase clinique qui dure quelques mois et qui se termine par la mort de l’animal.

Après contamination la maladie évolue très lentement. La durée d’incubation varie de 6 mois à plusieurs années et représente la phase asymptomatique de la maladie. Pendant cette période l’animal peut excréter la bactérie et la transmettre par voie verticale ou horizontale.
Les signes cliniques sont peu visibles. Sur les races à robes foncées, on peut déceler une décoloration du poil.
Pendant cette phase la muqueuse intestinale est progressivement infiltrée par la Mycobactérie et la capacité d’absorption des nutriments va se dégrader progressivement jusqu’à l’apparition des signes cliniques.
La phase clinique survient souvent lorsque l’environnement immunitaire est défavorable, notamment autour du vêlage. Dans ce cas il va apparaître un amaigrissement progressif avec un ramollissement chronique des fèces. Lorsque la phase clinique est bien établie, la diarrhée prend un aspect mousseux en lien avec une fuite des protéines corporelles par les fécès. L’animal devient cachectique et meurt en quelques semaines.

Quel est l’agent causal ?

La Maladie est due a une mycobactérie : Mycobactérium paratuberculosis

Comment la maladie est-elle diagnostiquée ?

Idéalement, le diagnostic devrait se faire le plus tôt possible avant la phase clinique où l’excrétion est importante.
Les moyens de diagnostic sont nombreux mais aucun n’est satisfaisant en termes de sensibilité.
La sérologie, la coloration Zielh sur les fèces, et la PCR sur les fèces sont des outils complémentaires mais qui donnent individuellement des sensibilités comparables de 50 à 80 % suivant le stade de la maladie.
L’analyse par PCR recherche l’ADN de la bactérie. Cette technique est donc spécifique 100% (pas de faux positifs). Cependant c’est la technique la plus coûteuse.
La coproculture est peu utilisée car elle nécessite plusieurs mois de mise en culture et très peu de laboratoire en France sont à même de la proposer.

Les signes cliniques de la maladie sont assez évocateurs. Pendant la phase clinique l’excrétion est importante et les tests se révèlent beaucoup plus sensibles.

Comment la maladie se propage-t-elle ?

La maladie se propage entre les élevages par le biais d’achat de reproducteur surtout si le jeune âge de l’animal ne permet pas le diagnostic laboratoire. La bactérie peut survivre pendant des périodes prolongées dans le sol (plus d’un an), voire plus longtemps encore dans l’eau.
Sur le plan intra–élevage la maladie se transmet facilement de la mère au veau. Les jeunes animaux sont plus sensibles à la contamination par voie orale au contact d’aliment ou de point d’eau souillée par des fèces issus d’animaux infectés. Les animaux adultes exposés sont beaucoup moins prédisposés à la contamination.

Quels sont les risques de santé publique liés à cette maladie ?

La paratuberculose n’a pas été identifiée comme une zoonose. Cependant, la bactérie mise en cause (M. paratuberculosis) a été trouvée parfois chez des patients atteints de la maladie de Crohn, une affection inflammatoire diarrhéique, chronique et douloureuse de l’intestin humain qui ressemble à la paratuberculose.

Que fait-on pour prévenir et contrôler la maladie ?

Il n’existe aucun traitement connu pour cette maladie. Les mesures sanitaires incluent des pratiques d’hygiène et d’élevage correctes ainsi que des tests de dépistage des nouveaux animaux pour identifier et éliminer les sujets contaminés. Les animaux adultes doivent être soumis à une surveillance permanente.

Dans les élevages touchés par la paratuberculose, les veaux, les chevreaux et les agneaux doivent naître dans des zones exemptes de fumier et retirés de la mère dès la naissance ; ils doivent recevoir du colostrum pasteurisé en bouteille (ou du moins testé comme étant exempt de contamination) et rester séparés des adultes jusqu’à l’âge d’au moins un an.

Ces pratiques réduisent le risque de transmission de la maladie à cette population extrêmement sensible. Il est également recommandé de placer en hauteur la nourriture et l’eau dans les stabulations afin de réduire la contamination par les matières fécales.
Il existe des vaccins pour cette maladie mais ceux-ci ne doivent s’utiliser que dans certaines conditions parfaitement définies, et en stricte conformité avec la réglementation. Il a été démontré que la vaccination des jeunes veaux permet de réduire l’incidence de la maladie mais non d’empêcher l’excrétion bactérienne, ni l’apparition ultérieure de cas nouveaux dans un élevage. La vaccination contre la paratuberculose risque d’interférer avec les programmes d’éradication qui reposent sur la détection et l’élimination des animaux infectés. Elle peut également fausser les tests de recherche de la tuberculose bovine. Pour ces raisons, la vaccination pour les bovins n’est plus disponible depuis plus de 10 ans.

La vaccination peut être autorisée chez les ovins sous certaines conditions (vaccin espagnol sans AMM en France).

Action des GDS

Les GDS proposent aux éleveurs des plans de lutte basés sur un diagnostic sérologique annuel de tous les animaux de plus de 24 mois. L’éleveur s’engage à éliminer les animaux positifs, et à écarter de la vente ou de la reproduction les génisses issues de mère positive. Certains GDS proposent une aide pour l’abattage prématuré du bovin positif avant l’apparition de la phase clinique.
D’autres mesures sont mises en place sur la conduite d’élevage afin de diminuer l’exposition des animaux et le risque de contamination.

Il existe une référentiel technique qui permet de délivrer une garantie aux cheptels bovins qui le suivent.
Pour plus d’informations, rapprochez-vous de votre GDS.