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Dermatose Nodulaire Contagieuse des bovins

Un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été confirmé le 29 juin 2025 pour la première fois en France. Des foyers de DNC ont également été confirmés en Italie (Sardaigne et Lombardie) en juin 2025.
La maladie est due à un virus qui affecte les bovins, les zébus et les buffles d’eau. Elle n’est pas transmissible à l’Homme.

Comment se transmet cette maladie ?
Le virus est transmis de manière mécanique entre animaux via des insectes piqueurs, qui se contaminent au moment de la piqûre à travers la peau. En France, les insectes pouvant être en cause sont les stomoxes (mouches piqueuses) et les taons.
Ce virus est très résistant dans le milieu extérieur.
Au niveau de l’animal, les principales sources possibles de virus sont les nodules, squames et croutes. Le virus peut aussi être retrouvé dans les différentes sécrétions : le jetage, les larmes, la salive, la semence et le lait. Dans les lésions cutanées des animaux convalescents, le virus peut être isolé pendant 39 jours et détecté jusqu’à 92 jours.
Le virus résiste moins de 24h sur les pièces buccales des insectes piqueurs, qui sont plutôt sédentaires : la mouche piqueuse a un rayon d’action de 150m à 1,6km, et le taon de 50m à 6km.
La diffusion naturelle du virus (transmission vectorielle) se fait donc de proche en proche.

Comment se manifeste la maladie ?
La période d’incubation de la DNC varie entre 4 à 14 jours, pouvant aller jusqu’à 28 jours. A l’issue de cette période d’incubation, plusieurs signes généraux peuvent apparaître :
 Fièvre pouvant atteindre 41°C ;
 Nodules et lésions nécrotiques sur la peau, les muqueuses et les membranes ;
 Abattement ;
 Anorexie ;
 Chute de lactation ;
 Hypertrophie des ganglions lymphatiques ;
 Atteinte du tractus digestif et de l’appareil respiratoire.
Ces symptômes entrainent une grande souffrance pour les animaux, qui peuvent garder des séquelles importantes, et 30% des animaux infectés en meurent.

Comment la repérer et que faire en cas de suspicion ?
Surveiller quotidiennement l’état de santé des animaux : comment ?
Alerter immédiatement le vétérinaire sanitaire en cas de suspicion. Dans ce cas, le vétérinaire déclarera la suspicion à la DD(ETS)PP et pourra réaliser des prélèvements sur les animaux.
L’application des mesures de biosécurité telles que l’isolement des animaux introduits, le nettoyage et la désinfection des moyens de transport peuvent permettre de limiter la diffusion de la maladie.

Quelles sont les mesures de gestion ?
Une zone réglementée est instaurée autour du foyer, qui comprend :
 une zone dite « de surveillance » (ZS), dans un rayon de 50 kilomètres autour du foyer, où s’appliquent des mesures de prévention (renforcement de la surveillance vétérinaire, désinsectisation), ainsi que des restrictions notamment sur le déplacement des bovins visant à éviter que la maladie ne soit diffusée dans d’autres élevages, en particulier au-delà de la zone réglementée.
 une zone dire « de protection » (ZP), dans un rayon de 20 kilomètres autour du foyer, dans laquelle, notamment, les déplacements de bovins sont soumis à des règles plus strictes, et les établissements d’élevage fait l’objet de visites vétérinaires afin de contrôler l’état sanitaire des animaux par examen clinique.

Le Ministère de l’Agriculture lance une campagne de vaccination, dès le 19 juillet, sur la totalité des bovins de la zone réglementée actuelle de 50 kilomètres de rayon autour des foyers, comprenant quatre départements : Savoie, Haute-Savoie, Ain et Isère.
La vaccination des bovins dans les zones réglementées est obligatoire et sera intégralement prise en charge financièrement par l’État.

Plus d’informations sur le site du Ministère de l’Agriculture

Photo : Tasioudi et al 2015