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Situation
Le 1er foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en France a été confirmé le 29 juin 2025. D’autres foyers ont été détectés en France, répartis dans les départements de Savoie, Haute-Savoie, Ain ; puis dans le Rhône et le Jura.
L’Espagne a confirmé le 3 octobre un premier foyer de DNC en Catalogne. Le département des Pyrénées-Orientales s’est ainsi retrouvé en zone réglementée.
En suivant, plusieurs foyers de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) ont été confirmés dans les Pyrénées-Orientales, impliquant une zone réglementée (ZR3).
Depuis le 9 décembre, 4 nouveaux foyers ont été confirmés dans 4 départements d’Occitanie : en Ariège, dans les Hautes-Pyrénées, en Haute-Garonne et dans l’Aude, ce qui a induit la mise en place d’une nouvelle zone réglementée (ZR6) avec une zone vaccinale (ZV1) étendue, notamment à la totalité du Tarn et de l’Hérault.
Renforcement des mesures face à l’évolution de la situation sanitaire en Occitanie : plus d’informations sur le site du Ministère
Comment se transmet cette maladie ?
La maladie est due à un virus qui affecte les bovins, les zébus et les buffles d’eau. Elle n’est pas transmissible à l’Homme.
Le virus est transmis de manière mécanique entre animaux via des insectes piqueurs, qui se contaminent au moment de la piqûre à travers la peau. En France, les insectes pouvant être en cause sont les stomoxes (mouches piqueuses) et les taons.
Ce virus est très résistant dans le milieu extérieur.
Au niveau de l’animal, les principales sources possibles de virus sont les nodules, squames et croutes. Le virus peut aussi être retrouvé dans les différentes sécrétions : le jetage, les larmes, la salive, la semence et le lait. Dans les lésions cutanées des animaux convalescents, le virus peut être isolé pendant 39 jours et détecté jusqu’à 92 jours.
Le virus résiste moins de 24h sur les pièces buccales des insectes piqueurs, qui sont plutôt sédentaires : la mouche piqueuse a un rayon d’action de 150m à 1,6km, et le taon de 50m à 6km.
La diffusion naturelle du virus (transmission vectorielle) se fait donc de proche en proche.
Comment se manifeste la maladie ?
La période d’incubation de la DNC varie entre 4 à 14 jours, pouvant aller jusqu’à 28 jours. A l’issue de cette période d’incubation, plusieurs signes généraux peuvent apparaître :
– Fièvre pouvant atteindre 41°C ;
– Nodules et lésions nécrotiques sur la peau, les muqueuses et les membranes ;
– Abattement ;
– Anorexie ;
– Chute de lactation ;
– Hypertrophie des ganglions lymphatiques ;
– Atteinte du tractus digestif et de l’appareil respiratoire.
Ces symptômes entrainent une grande souffrance pour les animaux, qui peuvent garder des séquelles importantes, et 30% des animaux infectés en meurent.
Comment la repérer et que faire en cas de suspicion ?
Surveiller quotidiennement l’état de santé des animaux : comment ?
Alerter immédiatement le vétérinaire sanitaire en cas de suspicion. Dans ce cas, le vétérinaire déclarera la suspicion à la DDetsPP et pourra réaliser des prélèvements sur les animaux.
L’application des mesures de biosécurité telles que l’isolement des animaux introduits, le nettoyage et la désinfection des moyens de transport peuvent permettre de limiter la diffusion de la maladie.
En zone réglementée, limiter au maximum les visites et les interventions dans la zone d’élevage, et laisser les véhicules des intervenants loin des zones d’élevage.
Quelles sont les mesures de gestion ?
La détection des foyers
La détection précoce des foyers est basée sur la surveillance de l’état de santé des bovins par les éleveurs, le signalement systématique au vétérinaire en cas de signes évocateurs (fièvre, écoulements, nodules).
Le dépeuplement du foyer est réalisé sur le groupe de bovins.
La mise en place d’une zone réglementée
Une zone réglementée est instaurée autour des foyers, qui comprend :
– une zone dite « de surveillance » (ZS), dans un rayon de 50 kilomètres autour du foyer, où s’appliquent des mesures de prévention (renforcement de la surveillance vétérinaire, désinsectisation), ainsi que des restrictions notamment sur le déplacement des bovins visant à éviter que la maladie ne soit diffusée dans d’autres élevages, en particulier au-delà de la zone réglementée.
– une zone dire « de protection » (ZP), dans un rayon de 20 kilomètres autour du foyer, dans laquelle, notamment, les déplacements de bovins sont soumis à des règles plus strictes, et les établissements d’élevage fait l’objet de visites vétérinaires afin de contrôler l’état sanitaire des animaux par examen clinique.
En zone réglementée (couleurs rouge et verte sur la carte), les mouvements de bovins sont interdits. Des dérogations sont possibles, notamment vers l’abattoir, sous délivrance d’un Laissez Passer Sanitaire de la DDetsPP.
En zone vaccinale (couleur rosée sur la carte), les mouvements de bovins sont autorisés et libres (sans conditions additionnelles). En conséquence il n’y a pas d’interdiction de mouvement de bovins (vaccinés ou pas) à l’intérieur de la zone de vaccination ZV1.
La vaccination
Le Ministère de l’Agriculture a lancé une campagne de vaccination, dès le 19 juillet, sur la totalité des bovins de la 1ère zone réglementée, de 50 kilomètres de rayon autour des foyers, comprenant quatre départements : Savoie, Haute-Savoie, Ain et Isère.
Les campagnes de vaccination des bovins sont lancées au fur et à mesure des mises en place de zones réglementées. La vaccination étant obligatoire et intégralement prise en charge financièrement par l’État.
Plus d’informations sur le site de la DRAAF Occitanie et du Ministère de l’Agriculture
Photo : Tasioudi et al 2015